Sur mon agenda, l'écrivain de la semaine : Sartre. Sa devise : Nulla dies sine linea.
Très bien, très studieux, très intelligent. Au delà du fait que j'aimerais faire mienne cette devise, que dis-je, cette profession de foi, cet engagement, cette promesse, le mot linea revient comme une litanie en ces jours obscurcis.
Avez-vous vu la linea entre les Etats Unis d'Amérique et le Mexique ? La linea de la honte, comme tant d'autres murs qui nous mettent le rouge au front. La linea de la rupture, du repli, de la peur et de l'auto-protection. La linea qui nous ramène aux fils de fer du Maroc, aux canots des Canaries, aux camions-frigo remplis de chinois congelés, au camp de Sangathe. Linea, malheur de nous autres, hommes bien nourris, chauffés, logés, distraits, éduqués, que dis-je, cultivés, distingués ?
Linea du Mexique, mur de Palestine, barbelés de Mellilia, voile sur les regards, je baisse les yeux en passant devant la misère couchée au coin des rues, je m'insurge de voir des enfants vivre au milieu des cafards et des rats, et je m'endors au chaud et au propre.
Je suis née du bon côté de la linea, et cela pourtant ne suffit pas à me rassurer.
09 octobre 2006
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1 commentaire:
Contente de ma découverte du jour, même tardive par rapport à la publication...
Linea fait écho pour moi
Merci pour cette réflexion
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