08 août 2006

Mozart et autres


Alors on imagine la Cité de Carcassonne, énorme, écrasée de chaleur, grouillante de touristes en short, des filles en vêtements minimalistes, des gosses hurlants. Ensuite, on imagine la montée de la rue principale, et, de-ci de-là, des femmes en robe longue, de jolis tissus et des la maille fluide, des hommes en tenue de ville, on imagine des escarpins rouges et des chaussures italiennes.

Ensuite, on imagine le théâtre dans les murailles, la scène vide et les spectateurs qui arrivent.

Après, on imagine l'orchestre qui s'installe, le silence qui se fait, et dans la nuit qui descend doucement, le chef d'orchestre qui arrive, faisant voleter les pans de sa queue de pie.

Et puis tout ça on le vit, on le traverse, on applaudit, on en perd le sens des réalités, on est avalé par la puissance de la musique. Quand les cantatrices entrent en scène, on est déjà cuit. Quand leurs compagnons les rejoignent, il ne nous reste plus que deux yeux pour ne pas en perdre une miette, deux oreilles pour ne pas laisser passer le moindre son, et deux mains pour applaudir à tout rompre. Ensuite, les cent choristes entrent en scène, et ne nous laissent aucune chance. Ce Requiem qui est donné, c'est notre messe de mort. Il ne reste de nous que ce que la musique veut bien que nous soyons. Quand tout est terminé, on n'a plus qu'à survivre.

Alors, on descend la rue principale, les talons hauts se coincent dans les pavés, on fredonne un peu, le souvenir déjà remplace le vécu.

Aucun commentaire: